samedi 1 avril 2023
Genève - 17:00
Entrée
12.-/10.- (AVS, chômeurs, étudiants)Réservations
lien pour réserverRamuz, le Rhône recomposé
Un duo inédit entre acoustique et électro pour un Chant de notre Rhône de Ramuz revisité !
UN ÉVÉNEMENT PHARE proposé en partenariat avec la Maison Rousseau et Littérature
À la croisée du sample poétique et du concert expérimental, l’artiste vocale Claire Huguenin et la harpiste électro Julie Campiche détournent le fleuve de son lit et réenchantent le Chant de notre Rhône de Ramuz, pour mieux appréhender ce qu’il vient nourrir en nous aujourd’hui. Quelle est cette identité rhodanienne chantée par le poète vaudois ? Pourquoi le lac Léman est-il le berceau d’une identité ? Après une table ronde sur la question de la réinterprétation de Ramuz, ce texte centenaire aux accents étrangement actuels promet de nous bercer de son flow.
« Cueillir d’où cette eau vient
et où cette eau va.
Savoir qui on est, savoir d’où on vient, savoir où l’on va. »
Dans Chant de notre Rhône, grand poème en prose publié en 1920, Charles-Ferdinand Ramuz « chante l’âme d’un fleuve » depuis Cully, son village natal. Au-delà de l’élégie, l’écrivain vaudois définit sa communauté : celle des riverains du Rhône — depuis le Valais, où il prend sa source dans le glacier éponyme, jusqu’à la Camargue et son embouchure dans la mer Méditerranée —, opposant la civilisation rhodanienne à la civilisation rhénane. Au centre ? Le lac Léman, « notre Méditerranée à nous », berceau agité que poussent tendrement du pied la Savoie et le canton de Vaud.
Sous la plume de Ramuz, tantôt savante, tantôt pleine de bon sens, le bassin versant de 10.000 km2 se remplit d’images et collecte mille figures. Des hommes d’abord — vignerons, pêcheurs et carriers qui doivent à l’eau leur vin, leur poisson et leurs rives. Des vapeurs et des flux enfin, comme une grande « circulation sanguine » reliant une « circonférence d’hommes » qui partagent la langue d’oc. Ce que Ramuz chante, plus qu’une topographie, c’est une « fidélité aux choses premières », un attachement à un bassin, non plus seulement versant, mais bien culturel.
À l’heure des questionnements identitaires, alimentés par les flux migratoires et les enjeux démographiques, ce chant vieux de cent ans semblait d’actualité pour irriguer notre pensée. Quelles eaux nous abreuvent aujourd’hui ? Quelles sources se sont taries ? Qu’est-ce qui relie les territoires à notre époque ?
Pour redonner vie à cette histoire d’un fleuve, Antonio Rodriguez, directeur du Printemps de la poésie, a opéré un montage du texte : plus précisément un sample à partir des formules ramuziennes les plus saisissantes, les plus actuelles, afin d’en tirer une nouvelle partition. Cette partition, il l’a confiée à deux musiciennes suisses qui se démarquent, par leur audace et leur énergie créatrice, sur la scène contemporaine internationale.
Empruntant aux improvisations vocales du scat, la chanteuse et compositrice Claire Huguenin mêlera ainsi les mots de Ramuz aux accords de la harpe électronique de Julie Campiche, laquelle détourne l’instrument rituel du poète pour instiller d’hypnotiques mélodies, à la croisée du jazz et des musiques actuelles.
Un duo inédit entre acoustique et électro pour un chant recomposé, scat de notre Rhône, qui commencera en gouttelettes depuis le Valais et dont on suivra les scintillements jusqu’à Genève, où il redevient « le » fleuve.
Autres dates
Cet événement sera également présenté le 18 mars à 16h au Temple de Cully.
Générique
Claire Huguenin, chanteuse et compositrice
Julie Campiche, harpiste et compositirce
En savoir plus
Chanteuse et compositrice suisse, Claire Huguenin sillonne les scènes dès l’âge de 16 ans, à la tête d’un groupe de rock féminin enflammé. Peu à peu, elle s’impose à la fois sur les circuits exigeants du jazz contemporain et dans la pop underground, pour laquelle les radios nationales suisses et françaises lui donnent de l’écho. Après une formation académique de chanteuse et compositrice de jazz à la HKB de Berne/Bruckner Universität de Linz, Claire consacre aujourd’hui son énergie au développement d’un projet associatif expérimental visant une forme de transition énergético-socio-culturelle, « la Maison-Matrice », ainsi qu’à des collaborations artistiques ponctuelles avec, entre autres, Malcolm Braff, UFO et Yokonoe.
Harpiste et compositrice suisse, Julie Campiche s’est frayé une route originale en agrémentant sa harpe d’effets électroniques qui viennent compléter sa palette d’improvisatrice, et nourrir un langage très personnel. D’abord au sein de son groupe Orioxy (2008-2016), puis sous son propre nom dans un quartet, elle a intégré sa harpe dans les milieux du jazz et des musiques actuelles et se produit régulièrement dans de nombreuses salles et festivals en Europe. Sa curiosité pour les nouvelles expériences la pousse à s’investir dans des projets aux instrumentations et esthétiques variées en tant que musicienne, performeuse, compositrice ou sound designer.