Lieu de bouleversements, de chaos, de souffrances, mais également de transmission, de résilience, de joie profondes, l’hôpital demeure avant tout un lieu de révélation. Car c’est bien souvent dans la maladie que l’homme se révèle à lui-même, qu’il rejoint ou découvre son identité profonde. Cette brèche, cette interrogation que creuse la maladie chez le patient atteint dans son intégrité physique, la médecine ne sait pas toujours comment y répondre. Comme le dit si bien Jean-Pierre Siméon, la poésie est en lien avec le feu originel de la vie qui doue de sens notre existence. Elle s’engage sur le terrain de nos débats et émotions intérieurs les plus intimes et intenses. En créant un espace de respiration, de réparation, de résistance, la poésie contribue à humaniser l’hôpital.

Pendant toute la durée du festival, et c’est le cœur du projet, des poèmes sont distribués sur les plateaux-repas des patients de l’Hôpital du Valais, des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), de l’Ensemble Hospitalier de la Côte (EHC), de l’Hôpital Riviera-Chablais, de l’Hôpital du Jura, du Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (CHUV), du Réseau Hospitalier neuchâtelois (rHNE), du Centre Hospitalier de Bienne et des hôpitaux tessinois. Pour la première année, l’Institut littéraire suisse s’associe au projet en invitant ses étudiants et ses enseignants à écrire des textes originaux pour les plateaux-repas des patients hospitalisés au Centre Hospitalier de Bienne.
Parallèlement, et comme chaque année, des lectures, des expositions, des ateliers d’écriture et des conférences sont organisés, non seulement dans les services médicaux des hôpitaux, mais aussi dans les halls, les espaces de culture, les cafétérias et les bibliothèques. Depuis l’année passée, Poésie à l’hôpital a également lancé des distributions de poèmes dans les bibliothèques pour les étudiants et étudiantes en médecine et en soins infirmiers. Des poèmes sélectionnés par des étudiants sont affichés sur les murs des bibliothèques.