C’est donc à partir d’une série de lettres alphabétiques tapées aléatoirement que Joël Espi va créer ses textes, allant ainsi à l’encontre des règles fixées par la composition classique.

Le travail poétique, photographique et vidéographique de Joël Espi est basé en grande partie sur l’improvisation. C’est à travers cette approche qui, comme la musique, mêle pratique régulière et moment présent, qu’il a voulu créer à partir de presque rien – ou plutôt à partir d’une série de lettres aléatoires. De ce point de départ original, Joël Espi peut composer des textes, des poèmes, des vidéos ou même des romans ! Les possibilités sont quasiment infinies.

La source d’inspiration de la performance présentée dans le cadre du Printemps de la poésie, qui aboutira à la création de poèmes rassemblés et montés en vidéo, vient de Jorge Luis Borges et de sa bibliothèque de Babel. Selon lui, toute série de lettres choisies au hasard comme HFJEAHDNOQ ou QUOCMCEM, se trouve dans un livre de la bibliothèque de Babel. Ce dispositif poétique permet de s’affranchir du sens premier des mots et de leurs combinaisons. Ne serait-il alors pas possible de partir de ces lettres pour rédiger un poème en prose ?

Dans l’élan, Joël Espi souhaite pousser son expérimentation jusqu’à obtenir un roman et réaliser des vidéos en partant de ses textes inédits.
Retrouvez les créations de Joël Espi sur ptyxel.com dès le 19 mars et durant l’ensemble du festival.