« Mon idée est de rester sur ce fil, en continuant de fusionner mes savoir-faire, tout en explorant la relation entre les mots et leur(s) signifié(s), les phrases et les images. […] Dans l’Arche russe, le réalisateur Alexandre Sokourov mène son récit à l’aide d’une voix off, souvent en décalage avec l’image. En tant que spectateur, le réflexe n’est pourtant pas la dissociation, mais l’unification. Ainsi, si le deuil est par exemple sous- entendu, le spectateur va instinctivement chercher dans l’image ce qui à trait à cette thématique – couleur noire, personne allongée, visage triste dans une peinture, etc. »

Un corps-auteur en errance, son dernier projet, questionne en plans-séquences les rapports essentiels entre corps et narrateur, image et voix. Par ce biais, il explore les problèmes de l’expression par l’image : expression du lieu, du texte, de l’auteur. Qu’est-ce que représenter un lieu à l’écran ? Comment le texte influe sur notre perception de l’image ? Et qui s’approprie l’expression, entre l’auteur et le narrateur ?

Dans un travail qui rejoint celui de l’effacement de Paul Ardenne, dans lequel il est question de la disparition de l’auteur au profit de l’image, Joel Espi porte haut son ambition : explorer le « corps-auteur » et son pendant, le « corps-narrateur ».

Générique

Joel Espi, cinéaste et auteur

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Joel Espi, artiste pluriel, actif tant dans les lettres que sur l’écran, commence à écrire à 24 ans, comme le ferait un adolescent, dit-il. Mais il ne s’arrête pas là, et c’est bientôt le théâtre, le cinéma et la radio qu’il empoigne. Il est aujourd’hui journaliste, sans n’avoir jamais cessé de créer.