samedi 28 mars 2020
Genève - 10:30
« L’Hirondelle de Nerval »
À la recherche d’une chanson perdue
Marina Salzman à la voix et Marco Sierro au violoncelle se mettent en quête d’une chanson perdue il y a deux cents ans, dans une clairière du Valois aujourd’hui disparue. D’exploration en exploration, d’écho en écho – une ritournelle, comme on sait, en amenant une autre à tous les coups – voix de chair et voix de cordes tressent leur piège à fantômes.
En 1969, Richard G. Woodbridge, l’un parmi les premiers archéoacousticien, publia un article intitulé « Acoustic Recordings From Antiquity ». Il y expliquait avoir découvert que des enregistrements sonores s’étaient involontairement gravés à la surface d’objets anciens, notamment des poteries. Il suffisait, selon lui, d’apposer l’aiguille d’une platine vinyle sur le vase ou le trait de pinceau étudiés et un « bavardage de basse fréquence pouvait être entendu à travers le casque audio », supposément la conversation des personnes présentes lors de la fabrication de la poterie. Woodbridge était persuadé que cela permettrait un jour d’entendre les voix et les phrases de personnages célèbres, telles qu’elles avaient été enregistrées dans la peinture de leurs portraits. Il mena diverses expériences, affirmant notamment avoir ainsi pu réécouter le mot « bleu » qu’un peintre avait prononcé en donnant tel coup de pinceau. Le projet de Richard G. Woodbridge nous semble toujours digne d’être rêvé de nos jours, puisque les sous-marins, les fusées, les téléphones portables existent déjà. La poésie ayant toujours devancé la technique en ce qui concerne la réalisation des songes les plus audacieux, Marina Salzmann et Marco Sierro ont désiré créer une oeuvre précurseure en vous présentant « l’Hirondelle de Nerval ».
Intervenants
Marina Salzmann – Voix et textes
Marco Sierro – Violoncelle