La pièce se déroule dans une prison pour femmes où Chess et Serena partagent la même cellule. Elles s’aiment. Quand Serena obtient sa libération conditionnelle, les deux femmes sont dévastées. Pour s’évader, Chess chante et écrit des chansons avec l’aide de Silver, une productrice au passé sombre, qui anime des ateliers en prison. Dans cette incantation libératrice, texte et musique rendent compte de la solitude de cette femme, qui soudainement rattrapée par son passé, accède par la musique à une forme de rédemption.

Depuis plus de vingt ans, Kae Tempest est une figure majeure du rap anglophone. Son œuvre est saluée par la critique et Kae Tempest reçoit de nombreuses récompenses dont le Lion d’argent de la Biennale de Venise en 2021 pour son œuvre poétique.

Ici, Pierre Boulben a réuni six femmes, artistes émergentes : Léa Gigon, Shannon Granger, Joséphine Thurre, Juliette Colomb, Lucie Göckel et Anna Swieton.

Sur la base de la musique de Dan Carey, un trio à cordes : un violoncelle, un alto et un violon, s’oppose aux paroles brutes et urbaines de la pièce. Dans cette proposition, deux univers se confrontent : la musique classique et la musique rap. Ces deux styles musicaux se développent comme une secousse qui pourrait laisser voir les commotions du texte, les endroits secrets, les endroits cachés. La musique classique apporte à la poésie brute de Kae Tempest un relief agissant.

Inconditionnelles est un long poème sous la forme d’une pièce de théâtre. Kae Tempest écrit sur la différence et la tolérance avec une plume fougueuse et incisive.