« Crever l’écran » interroge notre hébétude numérique. Les poèmes de ce recueil sont autant de lignes de code, soigneuses mécaniques typographiques où les fins rouages du son et du sens se mettent en mouvement sous l’œil d’un lecteur silencieux. Les lancer à haute voix, c’est donc figer ces engrenages mobiles, supprimer l’infime jeu où se glissait l’esprit.
  
Alors l’informatique assiste le poète-lecteur, attrape son verbe sous la dictée, l’interprète au creux de ses circuits imprimés puis le projette au loin. L’outil qui trop souvent nous asservit est ici retourné contre lui, ses algorithmes réduits à l’imprévisible face aux mystères du langage, cet orgueil des vivants.

Une déferlante de festivités poétiques se déploiera au château de Morges le 21 mars: assistez à des tables rondes, à des performances ou jouez Paul Pepperlaine, le robot-poète !

Intervenant

Thierry Raboud