ALCHIMIE DE LA POÉSIE

Jadis, Baudelaire et Rimbaud rêvaient d’une alchimie du verbe qui transformerait la douleur en émerveillements de l’écriture. Le Printemps de la poésie joue à son tour les alchimistes, souhaitant faire passer de l’invisible au visible les femmes qui ont oeuvré poétiquement à travers les âges.

Si l’équilibre entre les genres est bien perceptible dans la création actuelle, il n’en va pas de même pour les héritages littéraires et l’histoire des territoires francophones. Où sont les femmes ? Où sont celles qui ont vécu en poésie, tout particulièrement en langue française, et qui ont disparu des mémoires ? Pourquoi n’y a-t-il pas des modèles d’écriture en français comme Emily Dickinson ou Sylvia Plath pour l’anglais ? Comment le patrimoine romand a-t-il été construit ? 

Alchimie donc : air, eau, feu, terre ! Les forces élémentaires montrent combien l’universel n’appartient pas à quelques-uns. Cette année, quatre femmes détiennent le pouvoir d’un élément et parviennent au sigle du « matrimoine poétique »: l’alliance du Ô lyrique et du symbole des femmes.